Dans un secteur en constante évolution, il faut plus qu’une passion pour garder le cap — il faut de la vision, de la polyvalence et un engagement profond envers les ateliers du réseau. Alexandre McCabe, gestionnaire de territoire pour le sud du Québec chez Unimax, incarne ces qualités à merveille. Dans cette entrevue, il partage les réalités de son rôle, les défis technologiques du marché, son parcours atypique dans l’automobile et sa vision de l’avenir pour notre industrie. Une rencontre authentique avec un passionné de la première heure.
Mon rôle se divise en deux volets complémentaires en tant que gestionnaire de territoire chez Unimax. Le premier est axé sur le développement, c’est-à-dire la prospection et la sollicitation afin de recruter de nouveaux ateliers pour nos bannières telles que Point S, V1, Otobox, ainsi que notre plus récente bannière, Centre du pneu local.
En quoi consiste votre rôle?
Le second volet concerne davantage la gestion et l’optimisation du réseau existant. Cela implique de prendre soin de nos membres actuels, de m’assurer qu’ils comprennent bien les programmes et les outils à leur disposition, de leur offrir un accompagnement personnalisé et un soutien opérationnel, afin de maximiser leur expérience au sein de nos bannières.
Quels sont les défis quotidiens auxquels vous faites face?
Les défis quotidiens dans notre industrie sont nombreux, mais deux d’entre eux reviennent constamment : la pénurie de main-d’œuvre et l’évolution technologique rapide des véhicules.
La rareté de la relève qualifiée
Trouver de bons candidats pour les postes en atelier est de plus en plus difficile. Que ce soit des mécaniciens, des poseurs de pneus ou du personnel au comptoir comme les aviseurs techniques ou commis aux pièces, le recrutement est un vrai casse-tête. La difficulté ne réside pas seulement dans la quantité de main-d’œuvre disponible, mais surtout dans la qualité des candidats. Avoir des employés compétents est essentiel pour assurer une efficacité optimale des opérations.
La complexité croissante des véhicules
L’industrie automobile évolue à une vitesse fulgurante. Les véhicules d’aujourd’hui sont hautement technologiques, connectés, remplis de systèmes électroniques avancés. Ce qui était autrefois un métier essentiellement manuel est devenu un rôle multidisciplinaire.
Le mécanicien d’hier est devenu le technicien d’aujourd’hui. Il doit maintenant toucher à l’électricité, l’informatique, la climatisation, le multimédia embarqué, etc. Même des tâches de base, comme une vidange ou un remplacement de freins, nécessitent désormais l’utilisation de scanners pour effectuer des réinitialisations.
C’est pourquoi il devient crucial d’investir continuellement dans la formation, l’outillage spécialisé et l’équipement de diagnostic. Sans ça, on se retrouve vite dépassé par les exigences des véhicules modernes. Dans les dix dernières années, le rythme d’évolution de l’industrie a littéralement explosé — on roule à fond de train, et il faut rester dans la course.
Comment votre intérêt pour l’industrie s’est-il développé ?
Je suis un véritable passionné d’automobile. J’en mange, j’en respire, j’en rêve — c’est un univers dans lequel je me sens à ma place. Mets-moi dans un autre domaine, et je serais complètement perdu. Mais ici, dans le monde de l’auto, je me sens chez moi. Travailler dans cette industrie, c’est plus qu’un emploi pour moi, c’est un mode de vie.
J’ai 41 ans et je gravite dans le domaine de l’automobile depuis l’âge de 16 ans. J’ai commencé comme pompiste, puis comme commis aux pièces chez Canadian Tire. Par la suite, j’ai complété un DEP en mécanique automobile. J’ai travaillé quelque temps comme mécanicien, ce qui m’a fait réaliser que, même si j’adorais ça, c’était davantage un hobby qu’un métier que je voulais exercer à temps plein.
Je suis donc retourné aux études pour suivre une formation en service-conseil à la clientèle en équipement motorisé, afin de devenir aviseur technique. J’ai occupé le poste d’aviseur, puis de gérant de service pendant cinq ans.
De fil en aiguille, différentes expériences et opportunités m’ont mené jusqu’à Unimax, où je travaille depuis 2021, toujours avec la même passion pour l’automobile.
Que représente l’Association des industries de l’automobile du Canada pour vous et qu’aimeriez-vous voir l’association réaliser à l’avenir?
En tant que représentant d’Unimax, un membre de l’AIA Canada, j’ai eu la chance d’assister à plusieurs événements organisés par l’Association, dont le Grand Forum du Québec à Trois-Rivières. Ce sont des occasions précieuses pour échanger, s’informer, et se mobiliser autour des enjeux de l’industrie.
Pour moi, l’AIA Canada joue un rôle essentiel dans la défense des droits du secteur de l’entretien et de la réparation automobile. Elle veille à ce que les automobilistes puissent avoir accès à des services mécaniques de qualité, à des prix raisonnables, et surtout, à ce que les ateliers indépendants aient accès à l’information technique des véhicules.
Ce travail de représentation auprès des instances gouvernementales en faveur d’un accès équitable à l’information est, selon moi, vital pour l’avenir de notre secteur. Il est crucial que cette information ne soit pas exclusivement réservée aux manufacturiers, mais disponible de manière claire et accessible pour tous les acteurs du marché.
À l’avenir, j’aimerais voir l’AIA Canada poursuivre et intensifier ses actions de représentation, tout en continuant d’éduquer, d’outiller et de rassembler l’industrie autour des grands défis à venir, notamment en matière de technologie, de formation continue, et de pénurie de main-d’œuvre. Le soutien de l’Association dans ces domaines est indispensable pour assurer la pérennité et l’autonomie de notre réseau.
Quel conseil donneriez-vous aux gens qui viennent de se joindre à l’industrie de l’entretien et de la réparation automobile?
À ceux qui s’intéressent à notre industrie ou qui envisagent d’y faire carrière, je leur dirais ceci : vous entrez dans un secteur en pleine transformation, riche en défis stimulants et en opportunités. En tant que passionné d’automobile, je vois l’avenir de notre domaine avec beaucoup d’enthousiasme.
L’émergence constante de nouvelles technologies, comme les véhicules connectés, l’électrification ou encore la conduite autonome, transforme notre réalité au quotidien. Ce n’est plus simplement de la mécanique — aujourd’hui, on parle aussi d’informatique, de programmation, de diagnostic numérique, et bien plus encore.
Ce qui rend notre secteur unique, c’est son évolution continue. Ce n’est pas un métier routinier ou stagnant : chaque jour amène son lot de nouveautés, que ce soit en termes de technologies, d’outils ou de façons de travailler. C’est un environnement stimulant et motivant, idéal pour quelqu’un qui aime apprendre, progresser et relever des défis.
Que ce soit comme aviseur technique, commis aux pièces, représentant ou technicien, il y a une place pour tous les talents. Si vous êtes curieux, que vous aimez le travail concret, les technologies et le contact humain, notre industrie a énormément à offrir.
À propos de Unimax/Point S
Point S Canada est un vaste réseau de plus de 1000 détaillants locaux de pneus et de services d’entretien automobile déterminés à préserver leur autonomie vis-à-vis des principaux fabricants et fournisseurs. Grâce à l’accès aux plus grandes marques de pneus, à une formation avancée sur l’entretien des véhicules, à de l’équipement de pointe pour la réparation et à des concepts de vente au détail de marques mondialement reconnues adaptables à tout type de commerce, nos détaillants peuvent favoriser une approche axée sur le client comparativement aux concessionnaires et les centres auto qui sont liés à des marques spécifiques.
À propos de la campagne Je suis AIA
Je suis AIA vise à mettre en lumière les professionnels de l’industrie de l’entretien et de la réparation automobile au Canada, dans le but d’humaniser notre secteur et de faire connaître les membres de l’AIA Canada. Si vous souhaitez participer et partager votre histoire à travers cette campagne, nous vous encourageons à postuler.