Dans cette entrevue menée par Mario Comtois, membre de la Division du Québec de l’Association des industries de l’automobile du Canada (AIA Canada), Tristan Galarneau, directeur de la formation et de l’accréditation chez VitrXpert et copropriétaire de la franchise partage son parcours atypique, marqué par une passion pour l’automobile et une capacité à saisir les opportunités.
En quoi consiste votre rôle?
Chez VitrXpert, j’occupe le poste de directeur de la formation et de l’accréditation, en plus d’être copropriétaire de la franchise avec Pierre Lévesque.
Décrire une journée typique? C’est presque impossible, justement parce qu’aucune journée ne se ressemble. Mon rôle touche à plusieurs aspects, notamment la formation des franchisés — que ce soit pour l’installation, la réparation, la calibration, l’accueil client ou encore la gestion des transactions. Mais dans le cadre de la gestion d’une franchise, mon implication va bien au-delà de la formation technique. Il faut aussi penser à la stratégie, au soutien opérationnel, à la standardisation des pratiques, et à l’accompagnement terrain pour assurer la qualité et la cohérence du réseau.
Comment votre intérêt pour l’industrie s’est-il développé ?
D’abord formé en électronique et en télécommunications, je suis entré dans l’industrie un peu par hasard, en donnant un coup de main à un ami dans son atelier mécanique. Rapidement, j’ai découvert un réel intérêt pour l’antirouille et l’esthétique automobile, ce qui m’a amené à développer un département spécialisé dans ce domaine. Cette expérience m’a ensuite ouvert la porte vers VitrXpert, où je me consacre aujourd’hui au développement de l’expertise en remplacement de pare-brise et à la calibration des systèmes ADAS.
Quels sont les défis quotidiens auxquels vous faites face?
L’un des principaux défis quotidiens que je rencontre, c’est d’assurer la cohérence et l’uniformité à travers notre réseau de franchisés. Il est essentiel que tout le monde soit sur la même longueur d’onde, particulièrement lorsqu’il s’agit de pratiques techniques comme la calibration des systèmes ADAS après le remplacement d’un pare-brise.
Au départ, ce n’était pas évident. Certains franchisés doutaient de la nécessité de calibrer si la caméra n’avait pas été débranchée, ou pensaient que c’était exagéré, voire inutile. Il y avait beaucoup de désinformation et de résistance au changement. Aujourd’hui, grâce à nos efforts de formation et de sensibilisation, tout le monde reconnaît l’importance de la calibration. Mais ce genre de réalignement prend du temps et beaucoup de communication.
Et justement, la communication est un autre défi quotidien. Chaque personne a sa propre préférence : texto, Messenger, courriel, appel téléphonique — parfois on dirait même qu’il faudrait un pigeon voyageur! Ce morcellement rend la diffusion de l’information uniforme plus complexe, et demande une adaptabilité constante pour joindre efficacement chaque membre du réseau.
Heureusement, on met en place des solutions structurées pour améliorer ces aspects, mais ça demeure un enjeu réel, comme c’est sans doute le cas pour beaucoup d’organisations. Créer un réseau solide, bien aligné, et bien informé, c’est un travail quotidien qui demande rigueur, écoute et souplesse.
Quel conseil donneriez-vous aux gens qui viennent de se joindre à l’industrie de l’entretien et de la réparation automobile?
Je dirais à toute personne qui envisage de joindre notre industrie, particulièrement en tant que technicien en pare-brise, qu’il y a un avenir assuré et rempli d’opportunités. C’est un domaine en demande, mais paradoxalement, il y a très peu de techniciens qualifiés, et pratiquement aucune école de formation spécialisée dans ce créneau.
On ne devient pas technicien en pare-brise après un cours de trois ou six mois : on apprend sur le terrain, en pratiquant, en observant, en s’adaptant. Oui, ça demande de l’implication, mais c’est aussi ce qui rend la profession dynamique et valorisante.
Malheureusement, les programmes de formation traditionnels sont souvent en retard sur la réalité technologique du métier. On y enseigne encore des méthodes vieilles de 30 ans, basées sur un travail très physique, alors que la réalité d’aujourd’hui est tout autre. Grâce à des outils modernes, le travail est devenu plus technique que physique, et ça ouvre la porte à une plus grande diversité de profils, notamment de plus en plus de femmes qui choisissent ce métier.
Mon conseil serait donc : soyez curieux, ayez l’esprit ouvert et soyez prêts à apprendre autrement. L’industrie évolue vite, et ceux qui embarquent avec passion et ouverture auront une carrière prometteuse devant eux.
Qu’est-ce qui vous inspire le plus de votre travail ou de l’industrie?
Ce qui m’inspire le plus dans mon travail, c’est avant tout la richesse des échanges humains. J’ai la chance de rencontrer des personnes extrêmement compétentes, des experts passionnés qui maîtrisent des aspects très avancés de notre industrie. Ces discussions me permettent de remettre en question nos façons de faire, de mieux comprendre pourquoi on fait les choses, et surtout, comment on peut les améliorer.
Mon objectif est toujours le même : offrir le meilleur service possible, avec les bons outils, selon un modèle basé sur la haute qualité, la flexibilité et une expérience client exceptionnelle. Pour atteindre ce niveau, il faut s’inspirer des meilleurs — pas seulement ici au Québec ou au Canada, mais à l’échelle internationale.
C’est cette quête constante d’excellence, nourrie par les échanges, l’innovation et l’ouverture sur le monde, qui me motive au quotidien.
Que représente l’Association des industries de l’automobile du Canada pour vous et qu’aimeriez-vous voir l’association réaliser à l’avenir?
Pour moi, l’Association des industries de l’automobile du Canada (AIA Canada) représente un espace essentiel de dialogue, de collaboration et de vision commune pour notre industrie. Ce que je trouve particulièrement précieux, c’est cette capacité à rassembler des acteurs de tous horizons — directeurs de réseau, propriétaires d’ateliers, représentants d’assureurs, gestionnaires d’entreprises — pour échanger sur les enjeux, les tendances et l’avenir du marché.
Je me souviens de mes premières participations à ces rencontres : j’ai été impressionné de voir autant de diversité autour d’une même table, tous réunis par un objectif commun — faire avancer l’industrie. Ces moments permettent de prendre du recul, de réfléchir à grande échelle, et de sortir de son quotidien opérationnel pour mieux anticiper les transformations à venir.
À l’avenir, j’aimerais voir l’AIA continuer à favoriser ces regroupements stratégiques, et même les renforcer, en créant davantage de ponts entre les différents segments du marché. C’est en se serrant les coudes, en travaillant ensemble, qu’on va pouvoir aller plus loin, plus vite — et surtout, dans la bonne direction.
À propos de VitrXpert
VitrXpert est un acteur incontournable dans le domaine de la vitrerie automobile au Québec. Spécialisée dans le remplacement, la réparation et la recalibration des vitres automobiles, l’entreprise mise sur des standards de haute qualité et de haute sécurité pour garantir la satisfaction et la protection de ses clients. Avec près de 140 succursales réparties à travers la province, VitrXpert est présente dans les carrosseries, ateliers mécaniques et concessionnaires, offrant une solution complète sous un même concept : ”Tout sous le même toit”. Cette approche permet d’assurer un service efficace, rapide et adapté aux besoins des automobilistes.
À propos de la campagne Je suis AIA
Je suis AIA vise à mettre en lumière les professionnels de l’industrie de l’entretien et de la réparation automobile au Canada, dans le but d’humaniser notre secteur et de faire connaître les membres de l’AIA Canada. Si vous souhaitez participer et partager votre histoire à travers cette campagne, nous vous encourageons à postuler.