La pandémie est, en grande partie, derrière nous. Les membres de l’industrie recommencent à réseauter et à appendre en présentiel. Les dernières années passées derrière un écran d’ordinateur ont rehaussé les attentes des personnes présentes tant en termes d’organisation d’événements que des présentations et des conférencières et conférenciers invités.
C’est dans ce climat heureux que l’AIA Canada a animé sa conférence nationale 2023. L’événement de deux jours, qui a eu lieu les 25 et 26 avril derniers à Toronto, a su se montrer à la hauteur; une brochette de conférencières et conférenciers hors pair s’est adressée à près de 200 personnes dans une ambiance détendue où elles ont pu retrouver leurs pairs.
Bienvenue dans le futur
Les membres présents, qui avaient participé à une réception de réseautage la veille, ont commencé la journée du 26 avril par un déjeuner et la possibilité de réseauter avec autrui. Jean-François Champagne, président de l’AIA Canada a par la suite prononcé l’allocution d’ouverture.
« Nous avons un avenir prometteur devant nous, mais il est plus complexe. Nous devons nous adapter et changer. »
Si une chose n’a pas changé dans le secteur canadien de l’entretien et de la réparation automobile, c’est bien l’Association des industries de l’automobile du Canada (AIA Canada). Elle défend le secteur canadien de l’entretien et de la réparation automobile depuis plus de 80 ans, chose rendue possible grâce à son aptitude à évoluer.
Jean-François Champagne, président de l’AIA Canada, a invité les membres de l’équipe de direction à expliquer l’orientation que prend l’association pour continuer à combler les besoins changeants de ses membres, aujourd’hui et dans les années à venir.
Alana Baker, directrice principale des relations gouvernementales, a parlé des efforts relatifs à la formation professionnelle et au droit à la réparation. Stuart Klein (directeur principal, Collision) le tout nouveau membre de l’équipe de direction, a aussi abondé dans ce sens.
Dans le cas d’une association comme l’AIA Canada, il est tout aussi important de garder ses membres à l’affût des efforts de défenses des intérêts continus que de les accomplir. Dans cette optique, Brendan Mullen, directeur principal du marketing numérique et des communications, a expliqué comment l’AIA Canada a adapté sa façon d’impliquer les membres et s’est concentré sur les ressources qui leur permettent d’obtenir les communications dont ils ont besoin et celles qu’ils souhaitent obtenir.
Selon Brendan, « Il s’agit d’une approche axée sur les membres. En fin de compte, c’est de vous qu’il s’agit et que ça concerne. »
Les femmes dans le secteur de l’entretien et de la réparation automobile : Établissement de relations et élimination des obstacles
Il existe plusieurs clés du succès en affaires, mais pour Christine Botham (Canadian Tire), il est particulièrement important d’établir des relations sincères fondées sur la confiance. Il est essentiel d’adopter un type de leadership qui englobe des qualités et qui favorise la confiance.
« Il existe trois thèmes clés en matière de leadership : l’agilité, la communication et l’innovation, » a-t-elle raconté.
Emily Chung, propriétaire d’AutoNiche (à Markham, en Ontario) en sait long sur la réussite en affaires. Les femmes continuent d’être une minorité dans le secteur de l’entretien et de la réparation automobile et c’est quelque chose qu’elle voudrait voir changer. En mettant de l’avant ses expériences, Emily a offert une série de conseils quant à la façon de créer un environnement inclusif et attrayant pour tout le monde.
« Les deux principaux stéréotypes sont que les femmes ne connaissent rien aux véhicules et que les hommes devraient en savoir plus à ce sujet. Ce qui n’est pas nécessairement le cas. C’est pourquoi il est important de regarder toutes les similitudes que nous partageons, peu importe les antécédents. »
Les jeunes professionnels du marché secondaire : Des leaders
Les séances dédiées aux jeunes professionnels du marché secondaire fournissaient des conseils pratiques à la main-d’œuvre prometteuse du secteur canadien de l’entretien et de la réparation automobile, peu importe si elle se trouve sur le plancher d’un atelier ou au siège social, afin de gravir les échelons de l’entreprise.
L’autopromotion joue un rôle de premier plan lorsque vient le temps de faire évoluer sa carrière. Selon Jacki Lutz (Sensata Technologies), LinkedIn est une plateforme puissante de valorisation de sa marque personnelle sous-utilisée par les jeunes professionnels.
« Nous faisons affaire avec les gens que nous connaissons, a-t-elle expliqué. LinkedIn est une excellente façon de se mettre en valeur. »
Gravir les échelons va souvent de pair avec un rôle de leadership. Sabrina Thring (Driven Brands) a traité du leadership moderne, de la création d’une culture de haut rendement et des façons d’attirer et de maintenir en poste la meilleure main-d’œuvre pour votre organisation.
« Vous devez trouver ce qui motive les gens, a-t-elle déclaré. Si l’environnement ne les engage pas, ils iront voir ailleurs. »
L’électricité et l’avenir
Il va sans dire que les véhicules électriques (VÉ) façonneront l’avenir du secteur canadien de l’entretien et de la réparation automobile à mesure que le pays se tournera vers les véhicules zéro émission dans la prochaine décennie. C’est le message que Guido Vildozo (S&P Global Mobility) a communiqué aux personnes présentes à mesure qu’il expliquait les possibilités et les risques du paysage automobile canadien où abonderont prochainement les VÉ.
« Nous prévoyons que le Canada aura le taux de véhicules hybrides rechargeables le plus élevé dans le monde, car la météo d’ici et d’autres facteurs entrent en jeu, » a-t-il annoncé.
Célébrations des membres exceptionnels
Une fois les séances matinales terminées, les personnes présentes se sont réunies pour dîner en partageant leurs idées.
Pendant cette coupure du midi, Patrick Verriet, président du comité des Jeunes professionnels du marché secondaire, a pris la parole pour présenter les récipiendaires du Prix du jeune professionnel de l’année des Jeunes professionnels du marché secondaire (JPMS). Bill Hay de Bestbuy Distributors a présenté du Prix pour services éminents de l’AIA Canada.
Brad Cochrane, directeur de la direction commerciale et de l’analyse opérationnelle chez Napa Auto Parts, s’est vu décerner le Prix du jeune professionnel de l’année des JPMS. Brad Shaddick, directeur des ventes au Canada chez Tenneco/DRiV et président actuel de l’événement de golf caritatif annuel Shad’s R&R de l’industrie, a reçu le Prix pour services éminents de l’AIA Canada, soit la plus haute reconnaissance accordée aux membres individuels de l’AIA Canada.
Panel de leaders de l’industrie
Après le dîner, nous nous sommes concentrés sur l’avenir de l’industrie. Jean‑François Champagne a invité Mauro Cifelli (Groupe Del Vasto), Steve Leal (Fix Network World) et Jasna Smiljcic (Gates Canada) à participer à un panel très informatif.
Les leaders ont partagé leurs points de vue sur ce qui attend le secteur de l’entretien et de la réparation automobile, notamment en ce qui a trait à la chaîne d’approvisionnement et au problème permanent en matière de formation professionnelle.
Selon Jasna, les fabricants déplacent leurs chaînes de production plus près de leurs locaux. « La production régionale deviendra la norme. »
Mauro, quant à lui, a établi un lien entre les nouveaux fabricants, les nouvelles technologies et le besoin de formations supplémentaires pour mettre ces technologies à profit. « Nous nous concentrons sur la technologie et non sur la perception que le public a des personnes qui ont les compétences nécessaires. Ce qui m’empêche de dormir, c’est cette perception concernant qui est le mieux qualifié pour installer la pièce. »
Selon Steve, l’industrie doit être responsable de la formation. « La pénurie de main-d’œuvre, du côté de la carrosserie, me préoccupe. Nous avons décidé de bâtir des installations de formation pour offrir la formation dont nous avons besoin. »
Là où il y a des occasions, il y a des défis. Toutefois, dans l’ensemble, le panel était optimiste. Comme Steve Leal l’a spécifié, « L’avenir est prometteur, mais nous devons faire preuve de flexibilité. Il faut remettre en question le statu quo : il ne faut pas continuer de faire ce que l’on fait comme on le fait aujourd’hui, car on ne surmontera peut-être pas la pente. »
Perspectives sur la vente au détail d’automobiles de Google
L’information et les données sont à la fois précieuses et nécessaires à l’entretien et à la réparation automobiles. L’AIA Canada préconise depuis longtemps un accès équitable et opportun aux données des véhicules pour le secteur de l’entretien et de la réparation automobile. Les données des véhicules ne sont toutefois pas les seules informations numériques nécessaires pour réussir dans ce secteur en effervescence. Mathew Growden, directeur de l’équipe des ventes automobiles au détail chez Google Canada, a fait part de certaines caches de données de ce géant de la technologie.
Dans un monde de plus en plus branché, les débouchés non traditionnels, comme Google, sont destinés à faire partie intégrante du secteur de l’entretien et de la réparation automobile.
« Environ 62 pour cent des personnes qui achètent un véhicule électrique s’attendent à faire leur prochain achat entièrement en ligne, » a dévoilé Mathew.
L’avenir du travail : Se préparer pour 2030
Le conférencier d’honneur, Andrew Au, a pris la parole pour discuter de la technologie qui changera l’avenir. Ce leader d’opinion mondial sur la transformation numérique et le changement de culture a posé une question très simple : les entreprises du secteur de l’entretien et de la réparation automobile sont-elles prêtes pour un avenir d’autonomisation et de nouvelles technologies qui changera notre façon de travailler?
Ayant établi 2030 comme point de basculement, Andrew a expliqué qu’un changement de la technologie, de la culture et du leadership veut dire pour ce nouveau monde du travail.
« Lorsque l’adoption de la technologie échoue, c’est à cause de raisons humaines et non techniques. Stimuler son intelligence culturelle, quant aux façons d’utiliser la technologie, peut faire la différence entre l’échec et la réussite. »
Se préparer pour demain
Il faut se concentrer sur l’avenir, peu importe le secteur, pour réussir à long terme, tant en affaires que dans la vie. Il ne s’agit pas de faire de vagues suppositions ou de consulter sa boule de cristal en espérant que tout aille pour le mieux. Comme les conférencières et conférenciers de cette année l’ont clairement dit, c’est d’utiliser les données disponibles pour guider l’orientation de l’entreprise pendant cinq ou dix ans, puis de tirer le maximum des outils actuels et émergents.
L’AIA Canada mène par l’exemple. Elle donne la voie à suivre pour préparer le secteur de l’entretien et de la réparation automobile à une réalité bien différente de celle qu’il devait maîtriser à sa création. Grâce aux informations et aux points de vue partagés pendant la conférence, les personnes présentes étaient mieux placées pour combler les défis de demain.
Vous trouverez une galerie de photos de l’événement sur la page Facebook de l’AIA Canada.