Les efforts en faveur d’une augmentation du nombre de véhicules électriques (VE) engendrent beaucoup d’inconnus pour les consommateurs, l’environnement et le secteur de l’entretien et de la réparation automobile. Par exemple, quel est réellement l’impact environnemental d’un plus grand nombre de véhicules électriques sur la route? Le Canada dispose-t-il de l’infrastructure nécessaire pour atteindre cet objectif et s’assurer que les consommateurs soient satisfaits? Et, lorsque les garanties sur les véhicules électriques expireront, le secteur de l’entretien et de la réparation automobile sera-t-il prêt?
En raison du nouveau mandat du gouvernement fédéral en matière de véhicules électriques, qui vise à ce que 100 pour cent des ventes de véhicules vendus soient électriques dans 11 ans, l’industrie automobile modifie ses priorités pour répondre à ce mandat et au nouvel afflux de véhicules électriques. Cependant, le secteur de l’entretien et de la réparation automobile doit également s’ajuster et s’adapter pour continuer à prospérer et éviter les conflits potentiels.
L’environnement et les véhicules électriques
Bien que les véhicules électriques comportent beaucoup moins de pièces mobiles que les véhicules à moteur à combustion interne (MCI) et n’émettent aucune pollution directe, il est essentiel de reconnaître qu’ils ne sont pas sans impact négatif sur l’environnement.
D’une part, la production de batteries pour les véhicules électriques implique d’énormes ressources au niveau des matériaux comme le lithium, le cobalt, l’acier, le graphite et le nickel, qui sont généralement extraits à l’aide de combustibles fossiles, ce qui a des conséquences environnementales désastreuses.
Outre les impacts environnementaux indirects des VE, il existe un élément notable de ces véhicules qui a un impact sur l’environnement : les pneus pour VE. Étant donné que les véhicules électriques ont un couple et un poids accrus, ces pneus s’usent 20 pour cent plus rapidement que ceux des véhicules à moteur à combustion interne, ce qui entraîne une augmentation de 26 pour cent de la pollution par des produits chimiques nocifs se retrouvant dans l’air, le sol et l’eau.
Alors que le Canada fait la transition vers un avenir dominé par les véhicules électriques, les impacts des VE sur l’environnement, bien que meilleurs que les véhicules à moteur à combustion interne, doivent être pris en compte.
Le secteur de l’entretien et de la réparation automobile et l’essor des véhicules électriques
L’essor des VE pose des défis dans le secteur de l’entretien et de la réparation automobile. D’une part, il faut une formation et un perfectionnement généralisés dans tout le pays pour les travailleurs nouveaux et expérimentés de l’industrie. Pour exploiter pleinement le potentiel des véhicules électriques, qu’il s’agisse de l’impact environnemental ou de satisfaire les besoins des consommateurs, il faut que les techniciens soient correctement formés pour diagnostiquer et résoudre les problèmes de manière sécuritaire et efficace.
Étant donné que les véhicules électriques ont moins de pièces mobiles que les véhicules à moteur à combustion interne, certaines tâches traditionnelles peuvent devenir moins fréquentes ou, dans certains cas, obsolètes. L’arrivée des véhicules électriques sur le marché peut ainsi libérer du temps pour les techniciens, par exemple, les véhicules électriques n’ont pas de bougies d’allumage ni de filtres à huile, ce qui peut réduire le temps nécessaire à l’entretien d’un véhicule et nécessiter moins de travailleurs dans un atelier d’entretien et de réparation automobile pour réparer et entretenir entièrement un véhicule électrique.
Bien que les véhicules à moteur à combustion interne et hybrides seront sur nos routes pour les années à venir, pour que les ateliers d’entretien et de réparation automobile à travers le pays prospèrent, la formation et le perfectionnement des compétences devront être une priorité.
En priorisant la formation, les techniciens seront en mesure de manipuler des composants haute tension et des interfaces logicielles avancées pour diagnostiquer et résoudre ces problèmes. Une fois que les garanties sur les véhicules électriques seront épuisées, les consommateurs se tourneront vers des ateliers d’entretien automobile indépendants et, avec de la formation, le secteur de l’entretien automobile peut réussir.
Le secteur de l’entretien et de la réparation automobile peut continuer à s’adapter et à modifier ses priorités en diversifiant ses compétences. Selon l’idée d’Adeline Forget, Flynn Barrett et John Brackett, tous étudiants de l’École de commerce automobile du Canada du Collège Georgian, en ce qui concerne les pneus pour véhicules électriques, le secteur de l’entretien et de la réparation automobile peut mettre en œuvre une technologie spéciale pour fabriquer ces pneus. En créant des pneus durables pour véhicules électriques, non seulement cela réduira le besoin de remplacements fréquents, mais cela créera également des emplois, renforcera l’industrie et réduira les impacts environnementaux des pneus actuels pour véhicules électriques.
À long terme, la transition vers les VE représente un changement important dans le secteur de l’entretien et de la réparation automobile. L’évolution vers des transports plus propres profite à l’environnement et concorde avec l’évolution des comportements des consommateurs.
Cependant, si le gouvernement fédéral veut s’assurer que la transition des véhicules à moteur à combustion interne vers les véhicules électriques se fasse de manière harmonieuse et positive, tant pour les propriétaires de véhicules que pour les employés en entretien et réparation automobile, son implantation est nécessaire. Le gouvernement doit agir et mettre en œuvre une stratégie nationale, des programmes de formation accessibles et des possibilités de perfectionnement pour les employés de l’entretien et de la réparation automobile à l’échelle nationale.
Ce blogue a été créé en partenariat avec Adeline Forget, Flynn Barrett et John Brackett, lauréats du prix Best-in-Class 2023 du Student Aftermarket Day (Journée du marché secondaire pour la cohorte étudiante), et Faisal Savja, instructeur, concepteur de programmes d’études et facilitateur, de l’École de commerce automobile du Canada du Collège Georgian.