Ensemble depuis plus de 20 ans, Maude et Stéphane ont réussi à établir un atelier mécanique qui se distingue par son engagement envers la satisfaction de ses clients, ainsi que sa capacité à entretenir et réparer les véhicules modernes. Maintenant dans leur 17e année d’opération en tant que propriétaire de SMD Mécanique, ils continuent de prioriser un service à la clientèle hors pair, la formation continue sur les nouvelles technologies dans le secteur automobile dont les VÉ, et à maintenir une créativité entrepreneuriale pour attirer de nouveaux employés.
Maude Robert et Stéphane Doré, co-propriétaires de SMD Mécanique
Pour quelle entreprise travaillez-vous actuellement et quel emploi occupez-vous?
Nous sommes propriétaires de SMD Mécanique situé à Saint-Charles Borromée dans Lanaudière depuis 2007. Nous avons acheté l’atelier à son propriétaire qui souhaitait passer le flambeau et prendre sa retraite. Il s’agit d’une entreprise reconnue à travers la localité, puisqu’un garage se situe à cet emplacement depuis 1960 — nous sommes la troisième génération de famille qui reprend le flambeau.
Aviez-vous prévu de travailler dans l’industrie de l’entretien et de la réparation automobile?
Stéphane : J’ai commencé à travailler en mécanique en 1992, je savais à ce moment que je voulais un jour avoir mon établissement.
Maude : J’ai travaillé durant 10 ans en coiffure à mon compte. Je n’ai donc pas toujours su que je voulais travailler dans cette industrie, mais j’ai toujours eu le sens de l’entreprenariat. J’ai évolué dans un environnement où le service à la clientèle était au cœur de mes préoccupations, ce qui s’applique encore aujourd’hui étant copropriétaire de SMD mécanique.
Quelle école avez-vous fréquentée? Et quel est votre niveau de scolarité?
Maude : Initialement j’ai un DEP en coiffure. Suite à l’acquisition de notre atelier mécanique je suis allée chercher des formations complémentaires. Stéphane m’a formé pour être aviseure technique et j’ai également fait des formations complémentaires avec des techniciennes comptable afin de pouvoir faire la comptabilité de notre entreprise.
Stéphane : J’ai commencé à faire de la mécanique à un très jeune âge au Garage Noel Lachance à Montréal. J’ai appris en travaillant, tout en y combinant des formations de perfectionnement de soir. J’ai également suivi énormément de formation en continue.
Comment répartissez-vous les tâches en tant que copropriétaire ?
Nous sommes une équipe de trois personnes, bientôt quatre à l’atelier. Maude s’occupe de tout dans le commerce qui ne touche pas à la mécanique tel que l’administration, les estimés, le service client tandis que Stéphane fait tout le reste avec son équipe dans l’atelier. Nous sommes vraiment une équipe complémentaire.
Quel est votre plus grand défi en tant que propriétaire d’atelier en 2023 ?
Sans hésiter la pénurie de main-d’œuvre et le manque de relève sont des défis de taille sans précédent. À ceci s’ajoute le nombre grandissant de départs à la retraite de techniciens qualifiés et le manque de relève. Nous sommes en recrutement depuis plus de quatre ans, et nous essayons d’être créatif dans notre approche. En tant que propriétaire, nous fournissons les outils par exemple. Nous avons également instauré des semaines de travail de quatre jours à l’année.
« Il faut garder l’esprit ouvert afin de trouver de nouvelles manières de recruter; il faut être créatif. » Cite Maude
Nous avons également dû spécialiser notre offre de service afin de s’assurer de bien pouvoir servir nos clients en mécanique. Par exemple, nous avons dû faire le retrait du service antirouille cette saison et limité le service de pose de pneus uniquement à nos clients mécaniques.
« La situation nous oblige à faire des choix afin de gérer nos priorités, nous sommes chanceux, les gens comprennent notre réalité. » cite Maude.
Selon vous, qu’est-ce qui vous permet de vous démarquer ?
« Nous sommes bons ! » Cite Stéphane en riant sans hésiter.
D’une part, notre machine est bien huilée, nous gérons les horaires au quart de tour et nous minimisons les pertes de temps. Les techniciens n’ont jamais le temps de se tourner les pouces. Beaucoup de notre clientèle de travailleurs nous laisse leur véhicule pour la journée, ce qui nous permet également de gagner en efficacité.
Une autre partie de notre succès est l’expérience client que nous offrons. Nos clients ont une importance pour nous, et nous avons une importance aussi pour nos clients.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui débute dans l’industrie ou qui cherche à faire la transition vers l’industrie?
Être passionné, on ne se le cachera pas, il s’agit d’un métier difficile, dit Stéphane. La passion aidera à passer par-dessus la majorité des difficultés. La machinerie et l’équipement peuvent s’avérer intimidants au départ, mais soyez confiant qu’il y aura toujours quelqu’un pour vous guider et vous aider. Il y a de très belles perspectives de carrières entre autres avec la hausse de la moyenne d’âge des propriétaires d’atelier mécanique et le départ à la retraite des travailleurs.
L’image change ! Il s’agit d’un métier de plus en plus valorisé, nous ne sommes plus dans le cliché « des mécaniciens aux mains sales”. Il y a de belles conditions de travail dans l’industrie de l’entretien et de la réparation automobile. Il y a de la place pour nos jeunes !
Sur quels dossiers l’Association des industries de l’automobile du Canada devrait se consacrer selon vous et pour quelles raisons ?
L’accès à l’information, c’est le nerf de la guerre et nous croyons que l’association est bien placée pour nous aider à avancer dans ce dossier. En tant qu’entrepreneur et propriétaire de PME, nous n’avons pas le pouvoir de faire face seul à une telle situation.
Lors des rassemblements et évènements de l’AIA Canada je ne me sens pas en compétition et nous sommes tous ensemble et nous marchons tous dans la même direction.
Quel est le plus grand changement ou la plus grande évolution que vous avez remarqué ou dont vous avez été témoin depuis votre arrivée au sein de l’industrie en 2007?
L’arrivée des véhicules électriques (VÉ) amène son lot d’incertitudes. Nous sommes nouvellement un atelier branché. Heureusement, l’arrivée progressive des VÉ nous donne le temps de nous préparer, de nous former et de nous adapter. Nous essayons de voir ceci comme une opportunité. Nous sommes et voulons rester à l’avant-garde des technologies.
Stéphane : J’ai suivi mon premier cours sur les VÉ il y a presque 10 ans en 2014. Mon technicien, Louis-Philippe, suit actuellement la formation Compétences VÉ. En 30 ans d’expérience, j’ai vu beaucoup de changements. Avec la venue des VÉ, oui il y aura un changement énorme reste-t-il qu’il y aura toujours des freins à faire, des pneus à changer, des directions et des suspensions à réparer. Il y aura un temps avant que le changement ne se fasse sentir dans notre atelier.
« Un autre élément important dans le succès de la réparation des VÉ est d’avoir accès à l’information — sans information c’est compliqué, voire impossible, de réparer les véhicules. » Cite Stéphane
Qu’est-ce qui vous inspire le plus de votre travail ou de l’industrie?
La passion ! C’est important pour nous que les clients se sentent comme chez eux lors de leur visite. Ils sont contents de nous avoir vu et ont confiance en ce que nous faisons. Nous développons une relation de confiance autant avec nos clients que nos fournisseurs. Nous sommes fières de dire que notre service à la clientèle est personnalisé et d’une approche très humaine.
Quelle est votre expérience la plus enrichissante au niveau professionnel?
Maude : Je suis très fière d’être devenue une femme propriétaire d’un atelier mécanique à seulement 24 ans. La mentalité des gens a beaucoup évolué avec les années, mais j’ai dû tout de même faire ma place dans cette industrie.
Stéphane : Mon plus beau et enrichissant souvenir est celui de la visite d’un de mes clients en phase terminal. Nous avons passé un après-midi à rire et discuter, sans savoir qu’il s’agissait de sa première sortie en six mois. Quand il s’est bien senti, c’est moi son garagiste qu’il a eu envie de venir voir. Il est malheureusement décédé la nuit suivante dans son sommeil. Cela est un des exemples qui démontre que les gens qui viennent chez nous aiment les gens qui ont du cœur et c’est ma plus grande fierté. Cela démontre également qu’un bon garagiste est important dans la vie de ses clients.
À propos de la campagne Je suis AIA
Je suis AIA vise à faire connaître le profil de professionnels de l’industrie de l’entretien et de la réparation automobile au Canada dans le but d’humaniser notre industrie et de mettre en valeur des membres de l’AIA Canada. Si vous êtes intéressé à participer à partager votre histoire à travers cette campagne, nous vous encourageons à soumettre votre candidature.