Le marché mondial des véhicules électriques (VE) ne montre aucun signe de ralentissement. Il devrait passer de 2,5 millions d’unités en 2020 à plus de 30 millions en 2030, et la production de véhicules électriques à batterie (VEB) dépassera celle des véhicules à moteur à combustion interne d’ici 2040. L’Ontario profite pleinement de ce marché. Cette province est à l’origine d’avancées significatives en matière de technologie des VEB et de développement de la chaîne d’approvisionnement. Si cette croissance présente de nombreux avantages, tels que la promotion de l’innovation, la création de nouveaux emplois et la réduction de la pollution, elle n’est cependant pas exempte de défis.
Véhicules électriques au Canada : l’essentiel
En décembre 2023, le gouvernement du Canada a annoncé la nouvelle norme de disponibilité des véhicules électriques, fixant comme objectif qu’à partir de 2026, au moins 20 pour cent des véhicules légers neufs mis en vente soient des véhicules à zéro émission (VE), avec des augmentations annuelles progressives pour atteindre 60 pour cent des ventes en 2030 et 100 pour cent d’ici 2035.
Alors que les VE ont gagné en popularité en 2023, les fabricants, notamment les fabricants de batteries, doivent réorienter leurs priorités pour répondre à la demande à venir. Cependant, le Canada est le seul pays de l’hémisphère occidental à disposer de toutes les matières premières nécessaires à la fabrication d’une batterie aux ions de lithium. Le nord de l’Ontario est déjà un producteur clé de nickel, de cobalt et de cuivre, et plusieurs projets de développement de minerais de lithium et de graphite pourraient approvisionner les fabricants de batteries pendant de nombreuses années à venir.
L’Ontario est déjà un pôle d’attraction pour les VE. Au cours des trois dernières années, la province a attiré plus de 28 milliards de dollars d’investissements dans l’automobile et les VE, y compris l’investissement de 7 milliards de dollars de Volkswagen pour une nouvelle usine de batteries à St. Thomas. On s’attend ainsi à ce que plus de 100 000 ouvriers de l’automobile acquièrent les compétences nécessaires pour travailler dans ce secteur.
Les batteries de VE : préoccupations en matière de sécurité
Il est clair que les VE sont là pour de bon et que l’Ontario est en train de devenir un leader dans la fabrication de VE et de leurs batteries. Cependant, les VEB sont une forme complexe de technologie automobile. Les entreprises telles que les ateliers de réparation de carrosserie, les ateliers de mécanique et les recycleurs d’automobiles voient chaque jour un nombre croissant de VEB. Cependant, il existe une certaine appréhension à travailler sur ces véhicules en raison d’une faible connaissance des risques pour la santé et la sécurité qu’ils représentent.
Les batteries des VE étant très récentes, il n’y a pas beaucoup d’informations sur la santé et la sécurité, et dans de nombreux cas, les informations disponibles changent en raison de nouvelles constatations. Les risques liés aux batteries comprennent les incidents thermiques, les décharges électriques et, dans certains cas, l’électrocution.
Pour lutter contre cette appréhension à travailler sur les batteries des VE et pour garantir des réparations sûres et de qualité, il est essentiel de mettre en place une norme pour tous les programmes de formation.
« Dans le cas des VEB, de nombreuses formations sont offertes, mais la plupart d’entre elles n’ont pas été conçues pour répondre à une norme établie à l’échelle de l’industrie. Les travailleurs qui ont suivi ces formations supposent qu’ils sont en sécurité lorsqu’ils effectuent des réparations », a déclaré Stuart Klein, vice-président des programmes de carrosserie de l’Association des industries de l’automobile du Canada (AIA Canada).
« En l’absence d’une norme, personne ne peut être sûr de posséder toutes les compétences nécessaires pour travailler sur un VEB. Il s’agit d’un problème de sécurité important qui touche tout le secteur, dans l’ensemble du pays. Notre objectif à I-CAR Canada est de s’assurer que tout le monde possède les compétences et les connaissances nécessaires pour effectuer des réparations sûres et adéquates, et c’est pourquoi nos formations sur les VE ont été conçues pour suivre la norme européenne. »
L’objectif : assurer la sécurité des Canadiens
Il ne fait aucun doute que les VE sont dotés d’une technologie complexe et que leur diagnostic et leur réparation requièrent des compétences spécifiques. Cependant, les rouages d’un avenir dominé par les VE sont en mouvement, et le secteur de l’entretien et de la réparation automobile doit disposer d’un plan pour garantir la sécurité des techniciens automobiles et des conducteurs canadiens. La mise en place d’une norme nationale est donc un pas essentiel dans la bonne direction. En outre, les employeurs ont leurs propres obligations pour garantir la sécurité. Leurs employés doivent être informés de tous les risques physiques et recevoir l’équipement de protection individuelle adéquat. En outre, des procédures opérationnelles normalisées doivent être développées pour travailler sur les VE et les employés doivent être formés à cet effet.
Pour en savoir plus sur la manière de garantir des réparations sûres sur les VE, et sur la façon dont l’Ontario est en train de devenir un acteur important de la chaîne d’approvisionnement en batteries pour véhicules électriques, lisez le livre blanc Plugged into Safety: A primer on the hazards of working with battery electric vehicles (en anglais seulement), préparé par Workplace Safety & Prevention Services, en partenariat avec l’AIA Canada, I-CAR Canada, ainsi que d’autres organisations.